Présentation de l'Aïkido
Qu'est-ce que l'Aïkido?
Une définition concise nous est donnée en étudiant l’étymologie du mot « Aïkido » : Le premier symbole, AI, signifie harmonie, union, concordance.
Le deuxième, KI, renvoie à la force interne, l’esprit, l’énergie.
Enfin, le troisième, DO, est la Voie, dans le sens de la recherche, de l’étude.
Ainsi, littéralement, l’Aïkido peut se traduire comme étant l’étude de la coordination de l’énergie.
Nobuyoshi TAMURA a dit de l’Aïkido que « c’est une Voie qui permet de se connaître soi-même et de travailler sur soi-même ».
En effet, l’Aïkido est la voie de la recherche permanente de la progression, mentale et physique. Pour cela, il est nécessaire d’arriver à se connaître. Ainsi, une véritable victoire n’est pas une victoire sur l’autre, mais sur ses propres faiblesses, comme sur son mauvais esprit. L’Aïkido bannit la colère, la haine, la défiance, la peur, au profit d’une recherche d’harmonie, de paix, de générosité, de maîtrise de soi et de tranquillité d’esprit.
L’Aïkido est composé de techniques, que l’on peut exécuter à mains nues ou avec des armes (BOKKEN (sabre), JO (bâton), TANTO (couteau)), contre un ou plusieurs attaquants. La pratique des armes permet une meilleure compréhension de l’Aïkido, et permet d’améliorer les techniques faites à mains nues. Les techniques peuvent être basées sur une immobilisation ou sur une projection.
En bref, l’Aïkido est un art de la défense ayant pour but de rendre l’attaquant inoffensif en retournant sa propre force contre lui, mais sans le blesser. Ce dernier point est important : quelle que soit la circonstance, le respect de l’autre et de soi-même est primordial, et ceci implique la nécessité de ne pas porter atteinte à l’intégrité physique ou mentale de l’autre. On ne doit jamais blesser, et si cela se produisait, il faudrait considérer que l’on s’est blessé soi-même en blessant l’autre.
Comme vous l’avez compris, l’Aïkido est un travail de dépassement de soi, et son but n’est pas de vaincre l’autre car ce n’est pas un adversaire mais un partenaire. L’Aïkido ne comporte donc aucune compétition.
L’Aïkido est ouvert à tous, car chacun évolue en fonction de ses possibilités physiques. Ainsi, tout le monde peut pratiquer cette activité : hommes et femmes, enfants comme seniors. Les enfants sont même de plus en plus nombreux, et les femmes s’intègrent très bien dans la pratique de l’Aïkido, car il véhicule des valeurs dans lesquelles les femmes se reconnaissent : non-violence, harmonie, ouverture d’esprit. De plus, pratiquer l’Aïkido nécessite avant tout de la souplesse et de la précision, et non de la force physique brute.
Le fondateur : Morihei Ueshiba
Pour comprendre l’Aïkido et sa philosophie, il faut se pencher sur son maître fondateur, Morihei Ueshiba, qui fut et demeure encore aujourd’hui un personnage charismatique et fascinant. Le mythe raconte que par la seule énergie émise lors d’un cri, il était capable de plaquer un adversaire au sol. Cette légende illustre les grands principes de l’Aïkido : la non-violence et la force mentale. En effet, l’Aïkido est la rencontre entre les arts martiaux japonais traditionnels, que M. Ueshiba a pratiqués, et une philosophie de la non-violence, Ueshiba ayant été un fervent adepte du culte pacifiste de l’Omoto Kyo.
Né en 1883 dans une famille rurale aisée, Morihei Ueshiba est un garçon de santé plutôt fragile, c’est pourquoi il s’initie dès l’âge de 10 ans aux arts martiaux. Dès son plus jeune âge, il est également attiré par la religion et la méditation. Il étudie à Tokyo les anciennes techniques du Ju Jitsu et pratique aussi le Ken-Jutsu (sabre). De nouveau malade, il s’oblige à son rétablissement à faire un entrainement physique dur afin de se constituer un nouveau corps plus fort. En 1903, Morihei Ueshiba s’engage dans l’armée, il y apprend notamment le Juken Jutsu (combat à la baïonnette) et participe à la guerre russo-japonaise en Manchourie, jusqu’en 1906. Puis lors d’un voyage, il rencontre Maître Takeda, qui lui enseigne son art (Daitoryu). Dès son retour, Ueshiba créé son propre dojo, où il invite régulièrement Maître Takeda et développe sa propre idée du Budo.
En 1919, Morihei Ueshiba rencontre un grand Maître mystique, Wanisaburo Deguchi, ce qui lui fait prendre conscience de la faiblesse de son énergie spirituelle par rapport à sa force technique. Un an plus tard, après la mort de son père, il s’installe à Ayabe dans le temple de l’Omoto-Kyo (mouvement religieux) pour bénéficier de l’enseignement de Deguchi. Ueshiba comprend pendant cette période que le véritable Budo (Voie du guerrier) consiste à maintenir la paix. Maître Ueshiba continue à développer son art et devient connu dans tout le Japon : il fait des démonstrations devant la famille impériales, enseigne à l’académie militaire.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Morihei Ueshiba se retire à Iwama où se trouve actuellement l’Aïki Junja, sanctuaire de l’Aïkido. La pratique des arts martiaux a été interdit par les américains à cette période, mais du fait de son pacifisme, l’Aïkido a été le premier art martial à être autorisé à reprendre. Dès lors, le nombre d’élèves ne fit qu’augmenter, et certains partent enseigner l’Aïkido à l’étranger, diffusant cet art à travers le monde.
Maître Tamura
SHIHAN 8ème Dan de l’Aïkikaï de Tokyo
Délégué de l’Aïkikaï So Hombu pour l’Europe.
Directeur technique de la FFAB de 1982 à 2010.
Depuis 1964, année où il est venu s'installer et enseigner en France, Nobuyoshi Tamura a consacré à sa vie à développer l'Aïkido européen, qui a eu beaucoup de chance de bénéficier de son enseignement : il est devenu ainsi l'un des enseignants les plus populaires et influents en Europe.
Né le 2 mars 1933 à Osaka, Nobuyoshi Tamura commence très jeune la pratique des arts martiaux, de part son père qui était professeur de Kendo. Après le décès de ce dernier, il intrègre l'Aïkikai de Tokyo (en 1953) et devient rapidement l'un des disciples les plus proches de Morihei Ueshiba, le fondateur de l'Aïkido.
Il arrive ensuite à Marseille en 1964 et s'installe en France afin de diffuser l'Aïkido dans notre pays mais aussi plus généralement en Europe. Il devient délégué de l'Aïkikai de Tokyo en Europe, et organise de nombreux stages en France et dans le monde entier. En France, il dirigeait un stage par mois, qui réunissait à chaque fois un public nombreux : trois cents à huit cents pratiquants, originaires de toute l'Europe, venaient bénéficier de son savoir.
Décédé le 9 juillet 2010, de nombreux hommages sont rendus à Maître Tamura, par respect autant pour sa personne que pour sa technique d'une efficacité hors du commun, malgré sa frêle silhouette.
Les temps forts (traditionnels) dans une saison d'Aïkido
Il existe 3 entrainements spécifiques qui ont pour but de renforcer le corps, repousser ses limites et ressentir la pratique :
- Le premier est Kan geiko, c’est un entrainement au froid, il a lieu en hiver (janvier, février) pendant une semaine. Il a été crée par Jigoro Kano, le fondateur du judo. Une matinée se compose de la sorte : 6h douche glacée, 6h30-8h30 entrainement dehors avec footing, 8h30-11h30 entrainement dans le dojo.
- Le second est Shoshu geiko, c’est un entrainement dans le chaud, il a lieu en été (juillet, août) pendant une semaine. Il se compose comme le kan geiko mais a lieu au moment le plus chaud de la journée.
- Le troisième est O gogi, c’est un entrainement en montagne, il peut avoir lieu à n’importe quelle période de l’année.
Il existe 2 temps pour le nettoyage qui ont pour thème la solidarité, le don de soi :
- Le premier a lieu pour la fête du nouvel an, c’est Etsunen geiko, il s’agit du grand nettoyage du dojo.
- Le second a lieu le 29 avril. C’est une fête nationale au Japon (date anniversaire de l’empereur Hirohito, né en 1901) qui a pour nom Midori no hi ou jour de la nature. Il s’agit de nettoyer les extérieurs du dojo, faire des plantations…
Enfin, il existe un temps d’introspection. C’est le fameux Kagami biraki qui a lieu le 11 janvier. Il signifie «ouvrir le miroir» ( et non pas le briser comme il est dit parfois). Il se constitue d’une offrande de mochi (boule de riz gluant) entre pratiquants. Le mochi représente le miroir dans lequel on doit se regarder pour faire le point sur nos faits et gestes de l’année et sur sa pratique.
A cela s'ajoute deux dates d'anniversaire :
- Morihei Ueshiba : 14/12/1883- 26/4/1969
- Nobuyoshi Tamura : 2/3/1933- 9/7/2010 : on célèbre dans les dojo sa date de naissance.